Le 39ème Comité de la Convention de Berne (Conseil de l’Europe) sur la conservation de la vie sauvage et des habitats naturels en Europe a pleinement soutenu les plaintes de MEDASSET concernant la protection inadéquate des habitats des tortues marines, d’une importance cruciale, en Grèce et en Turquie. MEDASSET, organisation membre de MIO-ECSDE et membre observateur permanent de la Convention de Berne, a récemment déposé des plaintes auprès de la Convention sur la base des preuves qu’elle a recueillies pour démontrer le triste fait que certaines des principales plages de nidification des tortues de mer, à savoir la baie de Laganas – Zakynthos et la baie de Kyparissia Sud en Grèce et Fethiye, Patara, Kazanli et Anamour en Turquie, ne sont pas protégées de manière adéquate.

Le Comité a exhorté les autorités turques et grecques à coopérer avec les organisations de la société civile concernées et à mettre en place des plans d’action détaillés et assortis de délais pour se conformer aux dispositions des recommandations de la Convention. Le Comité a également envisagé de rouvrir certains des dossiers qui sont actuellement clos, les mettant ainsi à l’ordre du jour de la prochaine réunion du Bureau.

Commentant la réponse de la Convention, le directeur de MEDASSET, M. Georgios Sampson, a déclaré “Les décisions prises lors de la 39ème réunion du Comité permanent de la Convention de Berne, à la suite de nos présentations, indiquent clairement que nos efforts sont reconnus et justifiés. Nous continuerons sur cette voie”.

Les observateurs de MEDASSET ont rapporté les violations suivantes :

  • Baie de Kyparissia : constructions illégales de bâtiments, plantation et agriculture continues sur la plage de nidification et les dunes de sable, pêche côtière, véhicules accédant sans entrave à la plage de nidification, pollution lumineuse et absence de gestion du mobilier de plage (en violation de la Recommandation No174).
  • Laganas Bay : niveaux élevés d’activités maritimes non réglementées, exploitation d’entreprises illégales et mise en œuvre inadéquate des règlements de gestion de la protection en raison d’un financement insuffisant et du manque de personnel de surveillance.
  • Pathara et Fethiye : manque de personnel de gestion, surveillance insuffisante des nids, absence de panneaux de zonage et d’information, accès libre aux plages pour les véhicules, l’équitation, le camping, les déchets de plage et les installations abandonnées sur les plages (en violation des Recommandations No 182 et No183).
  • Kazanli : érosion côtière, pollution par les eaux usées et les déchets toxiques, déchets côtiers, extraction de sable, pollution lumineuse sur le bord de la plage de nidification, pêche côtière pendant la saison de nidification et manque de sensibilisation du public (en violation de la Recommandation No 95)
  • Anamur : construction d’une plage publique et d’une aire de pique-nique à “Karaağaç” et modification de l’habitat du site de nidification, notamment par l’extraction de sable de la plage et la plantation d’arbres et d’herbe.

MIO-ECSDE espère que cette évolution importante donnera un nouvel élan à la préservation des habitats marins et côtiers en Méditerranée.