Les déchets marins en Méditerranée, en particulier la pollution marine par les plastiques, et les efforts concrets déployés pour réduire leurs effets néfastes en vue d’un bon état écologique du milieu côtier et marin ont été au centre de la manifestation parallèle à la COP21 de la Convention de Barcelone, organisée conjointement par MIO-ECSDE, l’UNISI et d’autres organisations.
Intitulé ” Une réponse méditerranéenne collective et multilatérale aux déchets marins “, l’événement parallèle a eu lieu le premier jour de la COP, qui a eu lieu à Naples, en Italie, du 2 au 5 décembre 2019 et a permis de constater avec soulagement que des mesures et des actions importantes ont été prises dans la région pour lutter contre ce problème grave.
L’événement a réuni quelque 80 participants qui ont eu l’occasion de se tenir au courant des développements scientifiques et politiques ainsi que des actions et initiatives pilotes mises en œuvre dans la région contre la pollution marine par les déchets et à l’appui du Plan d’action régional sur la gestion des déchets marins en Méditerranée.
Dans sa contribution, Thomais Vlachogianni, responsable du programme MIO-ECSDE, a souligné le rôle clé des ONG environnementales dans la lutte contre les déchets marins et a fait part de la récente initiative scientifique participative du MIO-ECSDE qui a permis de générer des données adaptées et des informations de base sur les quantités, la composition et les sources de pollution marine par les plastiques dans plusieurs plages de la Méditerranée. L’initiative – menée dans le cadre du programme annuel de MIO-ECSDE soutenu par la subvention de fonctionnement LIFE+ pour les ONG – a permis de réunir 7 ONG environnementales de 5 États membres de l’UE, notamment : AKTI PROJECT AND RESEARCH CENTRE (Chypre), HELMEPA (Grèce), MAREVIVO (Italie), MIO-ECSDE (Grèce), SEAQUARIUM MARINE INSTITUTE (France), SUNCE (Croatie) et U MARINU (France).
L’étude a révélé que 30 % des plages étudiées comptaient plus de 50 % de PSS, ce qui prouve la nécessité de mettre en œuvre des mesures ciblées pour éliminer progressivement les plastiques à usage unique. Dans ce contexte, MIO-ECSDE a appelé les Parties contractantes à la Convention de Barcelone à adopter une législation ciblée pour éliminer progressivement les plastiques à usage unique conformément à la Directive européenne sur les plastiques à usage unique.
Les déchets marins sont un exemple de problème qui n’a pas de solution unique. Pour le résoudre efficacement, il faut une combinaison d’efforts multipartites et multisectoriels dans tous les pays et toutes les disciplines. Les panélistes de la manifestation parallèle ont souligné la nécessité impérative d’une coopération régionale et d’une action multipartite :
- Gaetano Leone, Coordinateur, PNUE/PAM Secrétariat de la Convention de Barcelone
- Kerem NOYAN, Directeur d’agence et expert en environnement, Département de la gestion marine et côtière, DG Gestion de l’environnement, Ministère de l’environnement, Turquie
- Thomais Vlachogianni, Chargé de programme/politique, Bureau méditerranéen d’information pour l’environnement, la culture et le développement durable (MIO-ECSDE)
- Abdul Hafid Chalabi, Ministère de l’environnement et des énergies renouvelables de l’Algérie
- Mariacristina Cocca, Chercheur, Institut des Polymères, Composites et Biomatériaux, Centre National de Recherche d’Italie (IPCB – CNR)
- Francois Galgani, Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (IFREMER)
- Cristina Fossi, Université de Sienne (UNISI)
- Teresa Romeo, Chercheur SZN, Station Zoologique “Anton Dohrn”
- Marco Matiddi, Chercheur, Institut italien pour la protection et la recherche environnementales (ISPRA)
- Florence Descroix – Comanducci, Secrétaire exécutif, Accord sur la conservation des cétacés de la mer Noire, de la Méditerranée et de la zone Atlantique adjacente (ACCOBAMS)
- Sana Taktak Keskes, President, Association of Continuity of Generation (ACG)
- Christos Ioakeimidis, Expert en déchets marins, MED POL, PNUE/PAM
Malgré les efforts considérables investis et les résultats obtenus en ce qui concerne la menace des déchets marins, il est apparu très clairement au cours des discussions qu’il reste encore beaucoup à faire pour relever enfin ce défi sociétal.