Le 21 septembre 2021, MIO-ECSDE a organisé un débat de haut niveau sur le thème “Le changement climatique : un défi de plus en plus important pour la Méditerranée”. Ce débat a permis à 14 acteurs méditerranéens clés d’exprimer des messages clairs sur la façon dont les pays méditerranéens sont préparés à relever ce défi imminent.
L’événement en ligne de deux heures, soutenu par le programme LIFE de l’UE et le Fonds vert du ministère grec de l’environnement et de l’énergie, et modéré par le professeur Michael Scoullos, président du MIO-ECSDE, a rassemblé plus de 150 participants d’au moins 20 pays. Cette discussion stimulante avait pour but d’attirer l’attention de toutes les parties prenantes et du grand public sur des questions difficiles, mais encore en suspens, concernant le changement climatique en Méditerranée, qui nécessitent un examen urgent et sérieux et un dialogue transparent afin d’être traitées de manière exhaustive.
Cette mobilisation des acteurs régionaux par MIO-ECSDE a eu lieu à un moment critique de la préparation des grandes discussions régionales et mondiales sur le climat et quelques jours seulement après que les chefs d’État et de gouvernement des pays du sud de l’UE se soient réunis lors de leur 8e sommet pour déclarer leur conviction de lutter efficacement contre le changement climatique en Méditerranée.
En conclusion de l’événement, le professeur Scoullos a souligné l’importance politique et la pertinence de tels échanges de vues publics ouverts avec tous les groupes d’acteurs clés, gouvernements, élus, scientifiques, acteurs de la société civile et leaders d’opinion, ainsi que le caractère unique de cette opportunité pour la région méditerranéenne, qui est l’une des plus turbulentes. “Juste avant la COP 26, nous devons tous être prêts, aux niveaux régional et national, à influencer les décisions importantes qui façonneront les politiques et les cadres réglementaires en matière de changement climatique et qui auront des répercussions sur tous les aspects de nos vies et sur l’environnement.”
Voici les principaux messages à retenir de la discussion :
- Une action mondiale urgente est essentielle, donc, par définition, nous avons besoin de plans régionaux et nationaux.
Il est indéniable que des progrès ont été réalisés à de nombreux niveaux pour faire face à la crise du changement climatique. Des politiques importantes sont en place ou en cours d’élaboration et des ressources significatives ont été mobilisées. Cependant, il apparaît clairement qu’il faut faire beaucoup plus que ce à quoi nous nous sommes déjà engagés, pour accélérer une véritable transformation du système. De nombreux pays méditerranéens doivent accélérer davantage leur action en matière d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets.
- Le signal d’alarme de la science n’a pas encore été entendu !
Les preuves scientifiques des impacts du changement climatique ne sont pas du tout optimistes. Naturellement, la mise en œuvre des politiques doit maintenir un certain niveau d’optimisme et nous devons encourager chaque pas dans la bonne direction. Mais les choses n’avancent pas assez vite pour éviter l’effondrement. Si nous n’impliquons pas la société civile dans ce défi, notre combat est absolument insuffisant.
- L’adaptation au changement climatique ne suffit pas ; l’atténuation doit être renforcée par la synergie, la coopération et la solidarité.
Les pays méditerranéens ont une opportunité importante d’agir rapidement, également avec le soutien des nouvelles politiques de voisinage de l’UE en place, et de réformer leurs économies par le biais de synergies et de coopération, de projets et de programmes innovants visant une transition verte vers des solutions à zéro émission.
- La société civile est aujourd’hui, plus que jamais, nécessaire pour faire face à l’escalade de la crise climatique et environnementale.
Le bassin méditerranéen sera l’une des premières victimes du changement climatique au niveau mondial. Il y a un fossé dans la compréhension de l’urgence, et la société civile, ainsi que les médias, sont des acteurs clés pour minimiser ce fossé, maintenir l’élan et stimuler les politiques dans la bonne direction.
- Une approche intégrée pour atteindre la neutralité climatique fait toujours défaut
Jusqu’à aujourd’hui, des secteurs clés pour l’économie et la société méditerranéennes, tels que l’agriculture, le tourisme, le transport et même le développement des énergies renouvelables, nécessitent beaucoup plus de dialogue, de travail et d’approches innovantes et ouvertes, de manière compatible avec la protection de la biodiversité. MIO-ECSDE et ses membres s’efforcent d’aller dans cette direction.
Curieux d’en savoir plus ? Vous trouverez le rapport de l’événement ici et l’enregistrement de l’événement ici.