Le 30 octobre 2019, MIO-ECSDE a participé à une réunion au Parlement grec visant à informer les députés sur les impacts des plastiques et des plastiques à usage unique (SUP) sur l’environnement marin et à faire avancer les discussions afin de catalyser les efforts de la Grèce pour mettre en œuvre la directive SUP. C’est le sous-comité des ressources en eau du Comité permanent spécial sur la protection de l’environnement du Parlement grec qui a organisé l’événement. Il était présidé par Mme Avgerinoupoulou, qui dirige le Comité et qui est une ancienne présidente du Cercle des parlementaires méditerranéens pour le développement durable (COMPSUD) ayant une formidable expérience à la fois en Grèce et en Méditerranée.

Mme Avgerinoupoulou a commencé la réunion en soulignant que la Grèce a pris des initiatives pour lutter contre la pollution plastique, car les impacts et les implications de ce type de pollution sont multiples. Elle a annoncé que le gouvernement grec s’efforcera de transposer la directive sur les SUP dans la législation nationale d’ici juin 2020, un an avant l’échéance officielle donnée aux États membres.

Le Secrétaire Général de l’Environnement Naturel et de l’Eau du Ministère grec de l’Environnement et de l’Energie, M. Konstantinos Aravosis, a donné un aperçu de l’approche de l’économie circulaire et a mis en lumière les différents aspects de la Directive PUS. Il a également mis l’accent sur le rôle clé de la sensibilisation et de l’éducation pour traiter efficacement la question.

” Le plastique est un matériau très important et précieux que nous continuerons à utiliser. L’enjeu est d’éliminer l’utilisation unique des plastiques. Nous discutons de l’interdiction des utilisations et des ‘abus’ des plastiques”, a souligné le Président du MIO-ECSDE, le Professeur émérite de l’Université d’Athènes – Département de chimie environnementale et d’océanographie, Michael Scoullos. Il a également attiré l’attention du public sur les pertes économiques considérables résultant des déchets marins (telles qu’elles ont été calculées pour la macrorégion Adriatique-Ionienne) : pour le secteur de la pêche, le coût annuel moyen des déchets marins par navire atteint 5 378 euros ; pour le secteur de l’aquaculture, il a été évalué à 3 228 euros par unité d’exploitation aquacole ; pour les ports et les marinas, le coût annuel moyen est de 8 518 euros par unité ; et pour les entreprises touristiques, les pertes directes ont été calculées à 5 685 euros par an.

 

Mme Thomais Vlachogianni, responsable du programme MIO-ECSDE et experte en déchets marins, a présenté les résultats et les conclusions des efforts déployés de longue date par MIO-ECSDE pour rassembler les éléments de preuve nécessaires afin de combler les lacunes dans les connaissances relatives aux déchets marins. L’étude récente de MIO-ECSDE sur la pollution par les plastiques et l’utilisation de plastiques à usage unique sur le littoral méditerranéen a été présentée, soulignant comment des données adaptées à l’objectif visé et destinées à soutenir la prise de décision peuvent être générées par le biais d’une initiative scientifique participative. L’étude a indiqué que les SUP représentaient 38 % de tous les articles enregistrés, allant de 18,6 % à 66,9 % pour les différentes plages. Dans 30 % des plages étudiées, plus de 50 % des SUP étaient enregistrés, ce qui fournit des renseignements de base et des preuves à l’appui de la Directive sur les SUP Mme Vlachogianni a identifié les “impératifs” suivants pour garantir la production de données et de connaissances sur les déchets marins adaptés à leur destination, afin de répondre aux besoins de connaissances des différentes étapes du cycle politique :

  • Des approches de surveillance communes et comparables harmonisées et coordonnées devraient être mises en œuvre
  • La couverture géographique des sites d’étude pour tous les indicateurs de déchets marins devrait être accrue et élargie
  • Des ensembles de données homogènes et cohérents permettant l’évaluation transfrontalière des déchets marins devraient être collectés, gérés, valorisés et partagés par le biais de bases de données centralisées appropriées.

MIO-ECSDE accueille favorablement les engagements pris par la Grèce pour accélérer la transposition de la directive sur les SUP et demande instamment à tous les États membres méditerranéens de l’UE d’accélérer leurs efforts pour mettre en œuvre la directive.

Dans le prolongement direct de l’événement organisé en novembre 2018 au Parlement européen par MIO-ECSDE, SEARICA et COMPSUD ” Une mer Méditerranée sans plastique en devenir “, MIO-ECSDE organisera le 17 décembre 2019, avec le soutien de la subvention de fonctionnement LIFE+ pour les ONG et avec plusieurs partenaires, une réunion de parlementaires et d’acteurs méditerranéens qui sera accueillie au Parlement du Royaume du Maroc. La question de la pollution des plastiques et des plastiques à usage unique sera l’une des nombreuses questions discutées dans le cadre du ” Lancement d’une nouvelle décennie de développement durable en Méditerranée “.