Au fil des années, les ONG méditerranéennes ont largement contribué à fournir des données et des informations sur la répartition temporelle et spatiale des déchets marins trouvés sur les plages. Les enquêtes de surveillance, les programmes d’adoption d’une plage ou les campagnes de nettoyage des plages sont les approches les plus populaires. D’autre part, plusieurs gouvernements méditerranéens, dans le cadre de leurs programmes formels de surveillance des déchets marins, considèrent les initiatives de collecte de données communautaires comme un outil utile pour combler les lacunes dans les connaissances. La participation des ONG à la collecte de données est de plus en plus perçue comme un moyen rentable de recueillir les données requises et de détecter les problèmes émergents. Essentiellement, les ONG aident les pouvoirs publics à améliorer leur efficacité en réduisant la charge administrative.
Dans la seconde partie de 2018, MIO-ECSDE a mis en place et mis en œuvre une campagne scientifique participative afin de combler les lacunes en matière de connaissances sur les déchets marins trouvés sur les plages méditerranéennes. Les résultats fournissent des données adaptées à la gestion efficace de la litière marine dans la région.
La campagne – menée dans le cadre du programme annuel de MIO-ECSDE soutenu par la subvention de fonctionnement LIFE+ pour les ONG – a réuni 7 ONG environnementales de 5 États membres de l’UE, notamment : : AKTI PROJECT AND RESEARCH CENTRE (Chypre), HELMEPA (Grèce), MAREVIVO (Italie), MIO-ECSDE (Grèce), SEAQUARIUM MARINE INSTITUTE (FRANCE), SUNCE (Croatie) et U MARINU (France).
Conformément aux lignes directrices du groupe technique sur la surveillance des déchets de plage du groupe technique sur les déchets marins de la directive-cadre “Stratégie pour le milieu marin”, les ONG mentionnées ci-dessus ont réalisé deux séries d’études des déchets de plage : de mi-septembre à mi-octobre 2018 (études d’automne) et de mi-novembre à mi-décembre (études d’hiver). Au total, 23 sites et 62 transects de plage ont été étudiés, s’étendant sur une distance de 6 200 m et couvrant une superficie de 113 780 m2.
Au total, 37 991 déchets marins ont été enregistrés, ce qui correspond à une densité moyenne relativement élevée de 1 714 déchets par 100 m de longueur ou 0,6 déchets par mètre carré (allant de 0,04 à 6,66 déchets par m2). La majorité des litières sont composées de polymères artificiels et représentent 90 % de toutes les litières. Les déchets provenant de sources riveraines, comme le tourisme et les activités récréatives et les mauvaises pratiques de gestion des déchets, représentaient 38 % de toute la litière collectée, tandis que la quantité d’articles sanitaires et d’eaux usées représentait 7 %. Les articles les plus fréquemment trouvés comprenaient des morceaux de plastique de 2,5 cm > < 50 cm représentant 26 % de la litière totale enregistrée dans toutes les enquêtes, suivis des mégots et filtres de cigarettes avec 12 %, des bouchons et couvercles en plastique de boissons avec 8,1 %, des bâtonnets de coton avec 6,3 %, des morceaux de polystyrène de 2,5 cm > < 50 cm avec 5,8 % et des pailles et agités avec 3 %. La grande quantité d’articles liés au tabac et d’articles à usage unique, comme les pailles et les agitateurs, est révélatrice de la typologie des plages étudiées, qui étaient principalement des destinations touristiques et récréatives.
A ce jour, la présente étude est l’un des très rares efforts collectifs des ONG pour évaluer, de manière globale et harmonisée, les déchets marins déposés sur les plages méditerranéennes. La présente étude fournit des données et des informations de base sur les quantités, la composition et les sources des déchets marins dans plusieurs plages méditerranéennes. Il s’agit d’un outil utile pour les décideurs afin d’intensifier leurs efforts dans la lutte contre la menace des déchets marins et d’identifier des mesures ciblées pour lutter contre cette menace à sa source.
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