La Conférence des Nations unies sur les océans 2025 (UNOC3), qui s’est tenue à Nice, en France, le 10 juin, a constitué une plate-forme essentielle pour les acteurs méditerranéens, qui ont ainsi pu démontrer leur engagement en faveur de la durabilité des océans. Les pays méditerranéens étaient fortement représentés aux niveaux politique, scientifique et de la société civile, le MIO-ECSDE et plusieurs de ses membres contribuant activement à la voix unifiée de la région.
Organisé conjointement par la France et le Costa Rica sur le thème « Renforcer l’action océanique fondée sur la science et l’innovation pour la mise en œuvre de l’objectif 14 », le sommet a rassemblé plus de 60 chefs d’État et de gouvernement, des ministres et plus de 10 000 acteurs mondiaux engagés dans la sauvegarde des océans, faisant de cet événement « le plus grand sommet sur les océans jamais organisé ».
Journée de la Méditerranée et déclaration des ministers
Lors de la Journée de la Méditerranée, co-organisée par le PNUE/PAM, la « Déclaration des ministres de la Méditerranée » a été adoptée. Cet événement a été organisé pour commémorer les 50 ans du plan d’action pour la Méditerranée du PNUE et les 30 ans de l’amendement post-Rio de la convention de Barcelone.
La déclaration réaffirme la détermination régionale à :
- Promouvoir l’approche Nexus du WEFE en tant qu’outil de planification intersectorielle,
- Accélérer les actions de lutte contre les déchets marins et la pollution plastique,
- Promouvoir des solutions basées sur la nature et une gouvernance marine fondée sur la science.
La déclaration souligne également l’impact du tourisme non durable sur les ressources naturelles de la Méditerranée et réaffirme l’engagement des ministres à l’égard de la déclaration ministérielle de l’Union pour la Méditerranée de 2021 sur l’économie bleue durable (EBD). En fait, un segment de haut niveau de la Journée de la Méditerranée, dirigé par l’UpM et intitulé « Charting the path towards SBE : the Mediterranean leading the way » (Tracer la voie vers l’économie bleue durable : la Méditerranée ouvre la voie), a mis en lumière le fait que la Méditerranée est un chef de file mondial dans la promotion d’une économie bleue durable, apportant de réels progrès dans la protection de l’environnement, la résilience climatique, l’équité sociale et la croissance durable.
Soutenue par des pays tels que la Grèce, la France et le Maroc, la « Déclaration des ministres de la Méditerranée » a renforcé la position de la Méditerranée en tant que fer de lance de la gouvernance intégrée des océans. Le professeur Scoullos, défenseur de longue date de ces approches intégrées par l’intermédiaire de MIO ECSDE, a fermement soutenu l’appel à des politiques holistiques et intersectorielles.
Événement parallèle : Des solutions à plus grande échelle pour une Méditerranée sans plastique
Le professeur Scoullos a coordonné l’événement parallèle de haut niveau intitulé « Scaling Up Solutions for a Plastic Free Mediterranean », avec des allocutions de S.E. Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, de la biodiversité, des forêts, de la mer et de la pêche de France, et de S.E. Mme Yasmine Fouad, ministre de l’environnement de l’Égypte. Le panel était composé d’intervenants régionaux et internationaux de renom. Coorganisée par la France, la Grèce, la Commission européenne et des organismes scientifiques de premier plan, cette session a permis de présenter les meilleures pratiques, notamment les modèles de production durable, l’amélioration du suivi des déchets et les approches « de la source à la mer ».
MIO-ECSDE s’est fait l’écho de ces messages, en s’appuyant sur son travail de longue date pour prévenir la pollution par les déchets marins, améliorer la surveillance, mobiliser les communautés locales et faire pression pour des politiques plus fortes afin d’aligner les efforts méditerranéens sur le prochain traité mondial sur les plastiques. Les principaux messages à retenir sont les suivants :
- Des cadres de suivi plus solides et des objectifs régionaux harmonisés pour soutenir le prochain traité mondial sur les plastiques ;
- Un investissement plus important dans les systèmes de réparation et de réutilisation et dans les alternatives durables aux plastiques ;
- Le soutien à l’éducation, à la sensibilisation et aux actions communautaires, y compris la recherche communautaire.
Engagement des médias et défense des politiques aux niveaux mondial, régional et national
À l’occasion de la conférence, le professeur Michael Scoullos a participé, la semaine suivant l’UNOC3, à un panel télévisé sur Hellenic Parliament TV, offrant une analyse complète des défis de la politique de l’eau et des océans. Il a insisté sur l’urgence de passer d’une gouvernance cloisonnée à une gouvernance fondée sur le nexus, et a vivement recommandé de renforcer l’infrastructure scientifique, notamment en déployant de nouveaux navires océanographiques grecs et en encourageant l’engagement volontaire des navires commerciaux dans la collecte de données scientifiques. Il a également souligné l’importance des approches « de la source à la mer » et de l’engagement significatif des parties prenantes. L’intervention du professeur Scoullos s’est alignée sur les objectifs généraux du sommet et a clarifié la façon dont les stratégies régionales, en particulier en Méditerranée avec le travail précieux du PNUE/PAM, de la Commission méditerranéenne du développement durable (CMDD) et du Comité méditerranéen de l’éducation pour le développement durable (CMESD), peuvent rendre opérationnel l’ODD 14 et d’autres ODD connexes, grâce à des politiques collaboratives fondées sur la science.
L’interview complète est disponible ci-dessous (disponible uniquement en grec):
Principaux résultats de la conférence des Nations unies sur les océans
L’UNOC-3 s’est conclu par l’adoption du plan d’action de Nice pour les océans, qui donne la priorité à la protection et à la restauration de la biodiversité marine :
- La protection et la restauration de la biodiversité marine
- La science et l’innovation dans la surveillance et l’atténuation de la pollution marine ;
- Le renforcement de la coopération internationale en matière de partage des données marines et de mécanismes de financement.
Un moment clé pour la diplomatie des océans au niveau mondial a été le nouvel élan donné à la mise en œuvre de l’accord BBNJ (Biodiversité au-delà des juridictions nationales). MIO-ECSDE considère qu’il s’agit d’une étape historique dans la protection de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des frontières nationales, ce qui est directement pertinent pour la Méditerranée, où la connectivité écologique et la gouvernance commune restent vitales.
Pour la Méditerranée, le sommet a renforcé le besoin d’actions concrètes et mesurables au-delà des frontières, en mettant l’accent sur le renforcement des capacités locales et en comblant les écarts entre science et politique. Grâce à la dynamique créée à Nice, MIO-ECSDE continuera à jouer un rôle actif pour que la Méditerranée montre l’exemple en matière de durabilité des océans et des zones côtières.
For more information you can read the Conference’s Outcome Document (https://docs.un.org/fr/A/CONF.230/2025/L.1).