“Depuis que la crise du COVID-19 a attiré l’attention sur la qualité de l’air et la pollution olfactive, le moment est venu de discuter de la gestion du contrôle des odeurs dans l’UE”.

C’est par cette déclaration que la députée européenne Maria Spyraki, coprésidente de l’Intergroupe du Parlement européen sur le changement climatique, la biodiversité et le développement durable, a conclu son mot de bienvenue à l‘événement en ligne : Revisiter la pollution par les odeurs en Europe, qui a eu lieu le jeudi 28 octobre 2021.

Cet événement de l’Intergroupe du Parlement européen, co-organisé avec MIO-ECSDE et le projet D-NOSES financé par l’UE, s’est déroulé à un moment où, sous la conduite du Green Deal européen, de nombreuses politiques et réglementations de l’UE qui devraient traiter de manière adéquate les émissions d’odeurs, sont en cours d’élaboration ou de révision.

L’événement a été organisé sous la forme d’une table ronde sur les défis liés à la pollution olfactive et à sa réglementation du point de vue des parties prenantes de la quadruple hélice : décideurs politiques, scientifiques, représentants de l’industrie et des communautés concernées.

 

 

Selon M. Sven Schade du JRC qui a présenté le document de travail des services de la Commission sur les meilleures pratiques en matière de science citoyenne pour la surveillance de l’environnement, dans lequel D-NOSES est mentionnée comme l’une des meilleures pratiques, “le cadre de la science citoyenne présente un grand potentiel pour être appliqué à différents niveaux administratifs. Il peut contribuer à donner aux parties prenantes les moyens de résoudre les problèmes locaux.”

Dr Laura Maria Teresa Capelli, du Politecnico di Milano, a démontré que ”la science citoyenne ne peut pas résoudre le problème de la pollution olfactive à elle seule, mais qu’elle doit être intégrée à la modélisation des odeurs pour complémenter les méthodologies olfactives traditionnellement utilisées.”

M. Benoît Zerger de la DGENV a présenté la directive sur les émissions industrielles (IED) comme ”le principal outil pour combattre la pollution olfactive. Cet outil intégratif couvre toutes les formes d’émissions, y compris la pollution olfactive” et a mentionné que la Commission travaille sur la surveillance des odeurs dans les abattoirs et les sous-produits animaux. Il a également indiqué que la DGENV examinera la méthodologie D-NOSES et renforcera en conséquence les plans de surveillance des odeurs.

”Ce n’est que par la science citoyenne que nous pouvons vraiment savoir comment les odeurs affectent les citoyens. Les données qu’ils fournissent sont donc vitales pour les décideurs politiques” a insisté Mme Silvina Frucella qui a transmis la frustration des citoyens qui sont affectés par les odeurs et négligés par les décideurs politiques. Elle a conclu son intervention en disant qu’“il est temps d’invoquer une réglementation basée sur les besoins de la population”.

M. Joachim Quoden de l’ISWA a souligné que les citoyens sont la clé de la gestion des déchets et a déclaré que “les projets de science citoyenne sont pleinement soutenus par l’ISWA, et il espère que l’approche sera intégrée dans la législation européenne”.

Mme Marieke Schouten, conseillère municipale de Nieuwegein, a déclaré qu’en tant que rapporteur de l’avis du Comité des régions sur le plan d’action pour une pollution nulle (approbation finale prévue pour janvier 2022), elle évaluera la possibilité de mentionner spécifiquement la pollution olfactive et a fait la promotion de la Plateforme des parties prenantes pour une pollution nulle comme ”un outil utile pour que la pollution olfactive figure plus haut dans l’agenda de la Commission”.

”Nous demandons que des mesures soient prises pour que l’UE reconnaisse les odeurs comme un polluant et qu’elles soient intégrées dans la législation européenne.” Avec cette déclaration, Mme Rosa Arias a conclu l’événement de l’Intergroupe du Parlement européen en résumant l’objectif ultime du projet D-NOSES, qui est d’introduire la pollution olfactive dans les agendas politiques à moyen et long terme en se basant sur l’approche du projet D-NOSES et un modèle de gouvernance à plusieurs niveaux.

Cliquez ici pour accéder à tous les documents du webinaire : l’ordre du jour final, les présentations des intervenants, l’enregistrement et le rapport de synthèse du webinaire.

Pour MIO-ECSDE, cet événement a conclu, avec succès, le travail politique et de plaidoyer effectué au cours des 3 dernières années. Il est évident que la méthodologie D-NOSES, les outils et les actions de sensibilisation ont servi de tremplin vers une gestion plus harmonisée des odeurs. Cependant, il reste encore un long chemin à parcourir dans le cadre réglementaire des odeurs et les recommandations du Papier Vert sur la pollution olfactive de D-NOSES et de la Feuille de route stratégique pour la gouvernance dans le domaine de la pollution olfactive seront des guides solides pour les prochaines étapes.

Les résultats du plaidoyer de D-NOSES ont établi une base solide à la fois pour le développement ultérieur de la recherche et des plans par différentes parties prenantes avec des objectifs spécifiques en matière de pollution olfactive et de science citoyenne, et pour un débat public à part entière au sein des institutions européennes ( mais pas seulement).

(1) Arias, R., Perucca Iannitelli, C., Roniotes, A., Salas Seoane, N., Burbano, J., Hernandez, M., Capelli, L., Uribe, J. (2021). Green Paper on Odour Pollution. D-NOSES, H2020-SwafS-23-2017-789315.

(2) Arias R., Salas Seoane N., Hernandez M., Burbano J., Perucca C., Uribe J., Capelli L., Vlachos S., Schleenstein G., Francis L., Alonso M., Stockwell H., Roniotes A., (2021), Strategic Roadmap for governance in odour pollution, D-NOSES, H2020-SwafS-23-2017-789315.