La conférence hybride de clôture du projet Plastic Busters CAP a été un événement marquant dans les efforts déployés pour lutter contre les déchets marins en Méditerranée. Se déroulant le 8 novembre 2023 à Aqaba, en Jordanie, et simultanément à l’Université de Sienne en Italie, ainsi qu’en ligne, cette réunion de 120 parties prenantes influentes de nombreux pays de la région, a mis en avant une abondance de connaissances, d’expertise et de leçons inestimables dérivées des efforts considérables du projet.
L’événement était organisé par l’Université de Jordanie-Aqaba, l’Université de Sienne et le Bureau d’information méditerranéen pour l’environnement, la culture et le développement durable (MIO-ECSDE), en coopération avec le projet “Water and Environment Support (WES) in the ENI Neighbourhood South Region” financé par l’UE, sous les auspices de l’Union pour la Méditerranée.
“Le projet Plastic Busters CAP, labellisé par l’UpM, démontre qu’unis, nous avons le pouvoir de remodeler l’avenir de la Méditerranée, et cette conférence témoigne de notre engagement collectif à lutter contre les déchets marins et à protéger les écosystèmes marins qui nous sont chers“, a déclaré le professeur Fuad Al-Horani, de l’Université de Jordanie-Aqaba et coorganisateur de l’événement.
La conférence a été l’occasion d’une journée d’exploration passionnante et instructive des multiples facettes du problème des déchets marins et des solutions innovantes qui transforment la région méditerranéenne. Les partenaires de Plastic Busters CAP ont présenté les résultats et les conclusions de leurs activités de recherche et ont partagé leurs expériences locales en matière de lutte contre les déchets marins.
Michael Scoullos, chef de l’équipe WES et président de MIO-ECSDE, a souligné : “Le projet Plastic Busters CAP a une portée et une vision ambitieuses et a démontré sa capacité à mettre en œuvre des actions prioritaires couvrant l’ensemble du cycle de gestion des déchets marins. Il l’a fait de manière intégrée, comme il se doit, en reconnaissant que les déchets marins doivent être gérés dans le cadre de la gestion globale des côtes et des bassins fluviaux, dans le cadre de l’approche “de la source à la mer”.
Au cours de ses deux années d’existence, le projet a obtenu des résultats impressionnants : deux dossiers de ressources sur la surveillance et l’évaluation des déchets marins ; deux programmes de formation complets sur la surveillance des déchets marins et les mesures d’atténuation, comprenant 5 événements nationaux et régionaux et formant 440 participants de plus de 20 pays euro-méditerranéens ; environ 100 contributeurs de 9 pays rejoignant la campagne de science participative du projet ; environ 50 enquêtes sur les macrolitres et les microlitres menées dans toutes les matrices marines dans les quatre pays pilotes du projet (Égypte, Jordanie, Liban, Tunisie) ; une boîte à outils politique, pour n’en nommer que quelques-uns.
“Ce fut une expérience passionnante de naviguer collectivement dans les complexités de la période du Plastocène dans le cadre du projet Plastic Busters CAP. En continuant à forger des partenariats, à échanger des connaissances et à rester dévoués à notre mission, nous pouvons inspirer et apporter un réel changement dans la lutte contre la pollution marine par les plastiques en Méditerranée. Cependant, pour que notre quête soit couronnée de succès, chacun d’entre nous doit travailler à la fois au niveau individuel et sociétal, en induisant le changement de comportement nécessaire et le changement de paradigme dans la façon dont nous produisons et consommons pour nous éloigner d’une société du jetable“, a conclu Dr. Thomais Vlachogianni, chef de la composante de surveillance et d’atténuation de Plastic Busters CAP et responsable principal de programme et de politique à MIO-ECSDE.
L’un des points forts de l’événement a été la session présentant des initiatives et des actions allant au-delà de celles du CAP Plastic Busters. L’initiative “Champions méditerranéens de la prévention de la pollution plastique” du WES, dont les résultats ont été présentés pour la première fois lors de l’événement et ont attiré l’attention du public, mérite une mention particulière. Cette initiative volontaire a réussi à inspirer 87 parties prenantes et leurs partenaires de toute la Méditerranée à s’engager volontairement dans la poursuite d’actions de prévention des déchets marins. Ces actions portent sur les questions de gouvernance, les produits innovants et/ou l’application de méthodes innovantes, l’amélioration des systèmes de collecte des déchets, l’éducation et les campagnes de sensibilisation du public, ainsi que la mobilisation de synergies. L’un des aspects les plus remarquables a été l’intérêt et l’engagement accrus du secteur privé.
Note au rédacteur en chef
Le projet Plastic Busters CAP est un projet financé par ENI CBC MED visant à aider les décideurs et les parties prenantes à s’attaquer efficacement au problème des déchets marins en intégrant l’EbM (approche de gestion basée sur les écosystèmes) dans la planification de l’ICZM (gestion intégrée des zones côtières) en vue d’atteindre un bon état environnemental. Le projet prévoit des actions portant sur l’ensemble du cycle de gestion des déchets marins, depuis la surveillance et l’évaluation jusqu’aux mesures de prévention et d’atténuation. Plastic Busters CAP est un projet de 24 mois, avec un budget total de 1.109.976,27 millions d’euros et est cofinancé par l’Union européenne dans le cadre du programme ENI CBC MED 2014- 2020. Il rassemble des partenaires de 7 pays de la région méditerranéenne, à savoir l’Égypte, la Grèce, l’Italie, la Jordanie, le Liban, l’Espagne et la Tunisie.
Le projet Interreg Med Plastic Busters MPAs constitue le pilier de Plastic Busters CAP ; les deux projets déploient la stratégie multidisciplinaire et le cadre d’action commun développés dans le cadre de l’initiative Plastic Busters menée par l’Université de Sienne et le Réseau méditerranéen de solutions pour le développement durable. Cette initiative définit les actions prioritaires nécessaires pour lutter contre les déchets marins en Méditerranée et a été labellisée dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée (UpM) en 2016, obtenant le soutien politique de 43 pays euro-méditerranéens.