Les déchets plastiques représentent actuellement plus de 80% des déchets marins dans l’UE, la moitié de cette quantité provenant de plastiques à usage unique. De plus, moins de 30% des quelques 26 millions de tonnes de déchets plastiques générés chaque année dans l’UE sont collectés et réutilisés. Alors que la lutte contre les déchets plastiques se poursuit, une résolution du Parlement européen votée le 13 septembre a reconnu que les plastiques biodégradables et compostables ne constituaient pas une solution à la pollution plastique et renforçait actuellement la stratégie de l’UE en matière de plastiques.

Plus spécifiquement, les députés ont reconnu que les plastiques biodégradables et compostables ne pouvaient être considérés comme un remède contre les déchets marins, et ne devaient pas non plus légitimer des utilisations inutiles à usage unique ; et ils ont interpelé à une interdiction totale de l’UE concernant les plastiques oxodégradables d’ici 2020.

MIO-ECSDE a souligné à plusieurs reprises le fait que les plastiques oxodégradables se décomposent en petits morceaux et deviennent une pollution microplastique nocive. Ils ne présentent donc pas une option « écologique » par rapport aux plastiques traditionnels. MIO-ECSDE met également en évidence depuis des années le fait que les plastiques biodégradables et compostables polluent nos côtes et nos mers, tout comme les plastiques classiques, car ils se comportent de manière différente en milieu marin que dans un environnement terrestre (décharge, composteur) où les conditions nécessaires pour une biodégradation rapide sont peu susceptibles de se produire.

Concernant la résolution adoptée le 13 septembre, les microplastiques cosmétiques, les produits de soins personnels, les produits de linge et les produits de nettoyage doivent également être interdits d’ici 2020. Les députés ont incité la Commission à fixer des exigences minimales dans la législation relative aux produits afin de réduire considérablement les rejets de microplastiques à la source, en particulier pour les textiles, les pneus, les peintures et les mégots de cigarettes.

Pour limiter la production de déchets plastiques, les députés ont invité la proposition de la Commission offrant de nouvelles règles visant à réduire l’impact des plastiques, tels que les matériels de pêche perdus ou abandonnés et les plastiques à usage unique (coton-tige en plastique, couverts, assiettes, pailles, bâtonnets de boissons, emballages alimentaires, gobelets de boissons, etc.).

« Nous sommes ravis et soulagés de voir que la lutte contre la pollution de plastiques se poursuit. Les Européens peuvent exploiter le problème des déchets plastiques en le transformant en une ressource économique, mais nous devons garder à l’esprit que pour profiter du potentiel des plastiques, nous devons mettre en place des pratiques de gestion des déchets plus durables et terminer le cycle de vie des matériaux plastiques », Michael Scoullos, Président de l’Office Méditerranéen d’Information pour l’Environnement, la Culture et le Développement Durable. Pourtant, de nombreux pays méditerranéens, notamment la Grèce, Malte, Chypre et la Croatie, ont du mal à atteindre les objectifs de l’UE concernant le recyclage.

MIO-ECSDE invite la résolution et continuera à suivre les discussions en espérant que de nouvelles mesures seront prises contre la pollution plastique sur nos côtes et de nos mers.