Au tout début de ce que nous pouvons définir comme une “super-année” pour les océans, selon les mots de Gaetano Leone, coordinateur du Secrétariat du PNUE/PAM, la communauté océanique mondiale a réuni du 21 au 23 janvier 2020 à Venise, pour la deuxième fois en moins d’un an, afin de relever les défis mondiaux pour les systèmes d’eau douce, côtiers et océaniques.

L’atelier régional de trois jours s’est tenu dans le cadre de la Décennie des Nations unies pour l’océanographie au service du développement durable (2021-2030), qui vise à offrir une occasion unique de créer une nouvelle fondation, à travers l’interface science-politique, pour renforcer la gestion de nos océans et de nos côtes au profit de l’humanité. L’atelier a été accueilli par la Commission océanographique italienne et co-organisé par la Commission océanographique intergouvernementale (COI) avec l’UNESCO, la Commission européenne, le Plan d’action pour l’environnement et la Méditerranée des Nations unies (PNUE/PAM) et la Commission scientifique méditerranéenne.

Les autorités, les champions et les principaux acteurs du secteur océanique se sont réunis dans le but de conjuguer leurs efforts, de mobiliser des ressources, de créer des partenariats et d’inciter les gouvernements à s’engager sur la voie de “l’océan dont nous avons besoin pour l’avenir que nous voulons”. Cette visibilité accrue vise à atteindre le public mondial et à inspirer l’apprentissage et la prise de décision fondée sur la science, ainsi qu’à accroître les connaissances des citoyens en matière d’océan.

Cet événement – qui faisait suite à la première réunion de planification mondiale tenue en mai dernier au Danemark – visait spécifiquement la région méditerranéenne et, par le biais de six groupes de travail spécifiques, a recommandé des résultats et des partenariats pour atteindre les six objectifs sociétaux de la Décennie :

  1. Un océan propre/mer Méditerranée
  2. Un océan sain et résilient/mer Méditerranée
  3. Un océan prévu/mer Méditerranée
  4. Un océan sûr/mer Méditerranée
  5. Un océan exploité et productif de manière durable/mer Méditerranée
  6. Un océan transparent et accessible/ une mer Méditerranée

Michael Scoullos, président de MIO-ECSDE et membre d’un de ces groupes de travail, a déclaré : “Ce qui est important à retenir, c’est que l’océan, qui est le système ” anti-stress ” le plus efficace de notre planète, a déjà commencé à réagir aux ” nouveaux ” phénomènes du changement climatique (par exemple l’acidification, les températures plus élevées à des profondeurs plus importantes, les chocs thermiques, etc.) Pour garantir la propreté des océans, notre travail dans la mer elle-même doit inévitablement être couplé et coordonné avec la gestion de l’ensemble du cycle de l’eau sur la partie terrestre, ce qui implique une science et une technologie appropriées, ainsi que toutes les interactions renforcées entre la science et la politique par la planification et la gestion. Toutefois, la science et la technologie ne suffisent pas à elles seules. Une gouvernance appropriée est également nécessaire”.

L’atelier régional a offert une occasion unique de co-concevoir des stratégies de recherche orientées vers des missions, conformément à l’Agenda 2030, à Horizon Europe, à l’initiative BLUEMED, au plan d’action pour la Méditerranée, à l’initiative WestMED et à la stratégie de l’UE pour la région adriatique et ionienne (EUSAIR), tout en se concentrant sur les besoins et les priorités spécifiques des pays méditerranéens en termes de transformation des systèmes de connaissance, d’accélération du transfert de technologie, de formation et d’éducation et de promotion du dialogue science-politique.

Selon le Rapport mondial sur les sciences océaniques de l’UNESCO, les sciences océaniques ne représentent que 0,04% à 4% des dépenses totales de recherche et développement dans le monde. C’est pourquoi la Décennie aspire à devenir un moyen de récolter des idées innovantes pour mieux comprendre l’ensemble du système océanique.

La Décennie des Nations unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030) vise à faciliter les discussions régionales et interdisciplinaires entre les différents secteurs (tels que les sciences et technologies océaniques, la politique océanique et le développement durable, les entreprises et l’industrie, les ONG et la société civile, les donateurs et les fondations) afin d’identifier des résultats concrets et des partenariats pour atteindre les six objectifs sociétaux de la Décennie.